Mais non, vous ne rêvez pas ! Illulu est partie se perdre dans les grands froids norvégiens cette fois !
A l'origine de ce singulier et dépaysant détour, deux magnifiques pendentifs en bronze massif dénichés en brocante, acquis avec avidité pour le plaisir en y jetant un bref coup d'œil, et qui se sont révélés, oh surprise ! être de bien belles pièces. Signées. Et voilà ! C'était parti pour les obscurs recoins du net pour en dénicher l'origine, l'auteur, la période...pour atterrir dans les bijoux vintage des ateliers norvégiens des années 60 ! Mes connaissances "puzzle" de l'histoire du bijou s'enrichissent et m'amènent à vous en livrer un petit résumé et une sélection de ce que j'ai particulièrement aimé.
Une petite présentation (mais non datée) trouvée sur le site de Francis Michel :
Depuis les temps les plus reculés la Norvège fut le siège
d’une tradition de bijouterie originale. On trouve déjà des bijoux Viking de
grande qualité en or et en argent. Des mines furent exploitées en Norvège et en
Laponie dès cette époque. Au XiXème les réalisations traditionnelles en argent
(sølje) sont très en vogue. la broche de mariée en filigrane avec des pièces
mobiles en forme de cuiller sont les plus courante. On trouve aussi des émaux
sur argent qui deviendront très en vogue au XXème. Les premières signatures à remarquer :
Marius Hammer (1847-1927) et David Andersen qui fonda la firme David-Anderen en
1876. Le XXème voit se développer un important mouvement de création dans de
nombreux ateliers dont nous donnons quelques noms en appendice. Des artistes
divers travaillent pour David-Andersen puis lance leur propre production. Entre
les deux guerre la bijouterie reste asse traditionnelle (argent et émaux
surtout) mais dans les années cinquante un nouvelle ligne moderniste voit le
jour de style typiquement scandinave. les ateliers PLUS furent un lieu
d’innovation très important dans le renouveau du bijou norvégien. Anna Greta
Eker et Tone Vigeland s’y firent remarquer. La production de David-Andersen se
transforme elle aussi sous l’impulsion de Bjørn Sigurd Østern notamment mais
poursuit une ligne traditionnel avec Willy Winnaes mais dans une ligne plus
épurée. Les liens avec les autres productions scandinaves sont évidents. Cette
production reste très vivante de nos jours.
UNN TANGERUD :
Les bijoux de UnnTangerud sont l’expression d’un
simplicité et d’un inspiration primitive souvent inspirée par la culture
nordique ancienne. les matériaux utilise sont l’argent, le bronze, l’or ou le
cuivre avec des pierres semi-précieuses et de l’émail.Elle fit partie de l’équipe de Uni David-Andersen
dans les années soixante. Travaillant pour la série Troll elle créa des motifs
qu’elle assemble de façon répétitive. C’est ce qu’on observe dans ses
réalisations en bronze et en argent où les éléments se retrouve dans diverses
configurations. On peut faire un parallèle entre ce travail et celui de son
collègue finnois Pentti Sarpaneva. Dans ses derniers travaux on trouve des
émaux ans la série Rustika où les formes généreuses sont inspirées de l’art
nouveau se mêlant aux émaux colorés des années septante. (source : Le bijou norvégien
Pendentif en bronze massif - U.Tangerud pour D.Andersen |
Pendentif en bronze massif - U.Tangerud pour D.Andersen |
D'autres œuvres d'Unn Tangerud :
Broche par Unn Tangerud |
Et une petite sélection de créateurs designers de bijoux norvégiens des années 1960 :
Regine
(1939- ) and Frank Juhls (1931- ) :
Les Juhls étaient fascinés par la nature de la
toundra et par le people Sami (les lapons) qui y vivaient. Ils commençèrent à
réparer leur bijoux en argent et dévelopèrent ainsi une renaissance de la
bijouterie traditionnelle et des costumes folkloriques. Certains de leurs
bijoux sont inspire des découvertes dans les anciennes tombes; ils ont des
formes animals semblables aux creations studio avec des influences naives.Cependant, ce sont les creations modernes qui ont
fait la renommée internationale des Juhls. La collection de Régine appelée
“Tundra”, inspire par le vaste pays arctique comme elle le dit elle-même est
particulèrement élegante. C’est le résultat d’une vie isolée, loin des grandes
villes, dans la fascination du mode de vie nomade, proche de la nature, des
pierres, des lichens et de la mousse don’t elle emprunta les formes.
Regine et Krank Juhls "Tundra Serie's" années 60 |
La collection est caractérisée par des surfaces
inégales, des espaces vides, une surface brute non polie en argent blanc et
parfois des pierres vivement colorées. Les premières pièces et les prototypes
sont faits de petites pièce martelées et soudées ensembles.(source : Le bijou norvégien
Studio Else & Paul Else (1938-2002) and Paul (1934-81) Hughes
Else et Paul Hughes prirent part au mouvement Studio en Norvège au début des années soixante. Paul C. Hughes est né 1934 à Leigh-on-Sea dans l’Essex, Else Berntsen Hughes est née en 1938 à Oslo et ils se rencontrèrent à la the Central School of Arts and Crafts, Londres. En 1959 ils créent l’atelier 'Studio Else & Paul' à Hadeland près d’Oslo. En 1962 l’atelier se déplace à Oslo et puis à Asker près d’Oslo en 1967.
Avec me mouvement Studio la tendance en bijouterie est plus sobre avec des lignes plus simples. la valeur des pièces ne se mesure pas à la valeur des matériaux mais dans l’expression artistique comme c’est le cas pour la peinture. D’ailleurs les petits ateliers ne peuvent pas investir dans des matériaux onéreux. Le bronze et les pierres semi-précieuse remplacent l’or et les diamants. Dans la même période on développe des techniques de production en série pour réduire encore le coût et rendre la bijouterie accessible à un plus grand nombre.
Alors que Tone Vigeland travaillait encore dans la tradition scandinave Else et Paul trouvaient leur inspiration dans d’autres cultures. Ils créèrent leur propre ligne plus diversifiée qui fit leur renommée. La force conductrice de leur créativité dénotant une grande richesse d’invention inspirée de façon non conventionnelle des arts primitives dans un équilibre raffiné de sculpture et de bijouterie. de leur propre mots: “la spécificité d’un bijou vient de sa forme, chaque réalisation doit avoir son caractère propre avec un usage minimum de métaux précieux”.( source : Le bijou norvégien B.Lennart Persson & Svein G. Josefsen (effie-graa.com) - Francis Michel(francismichel.com) - Jean-Jacques Van Molediteur )
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Le fil conducteur de ma petite présentation a bien évidemment été l'irrégularité, l'inspiration de textures naturelles et le jeu de motifs ! ...et au moment où je termine cet article, les grands froids norvégiens se sont invités à Marseille...Il gèle ! Brrrrr....
Superbe article ! Où peut-on trouver ces bijoux de créateurs ? Peut-on les retrouver en bijouterie entre 2 mers ? Cdlt
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